Jeudi le 16 mai 2024

Le dilemme journalistique autour de la couverture de la COVID-19

Des cyclistes s’informent auprès d’une employée d’une clinique de détection sans rendez-vous.

par Martin Benoit, éditeur

Ces jours-ci, la communauté journalistique fait face à un grand défi éthique face à la population et la profession quand à la façon de couvrir cette crise.

Dans quelle mesure dois-ton mette en évidence les scandales au coeur de cette crise sans pour autant faire paniquer la population et simultanément comment continuer de faire son devoir d’informer fidèlement la population?

La population ne doit pas être infantilisée et la communauté journalistique ne doit pas être paternaliste à l’égard des lecteurs.

Par contre, et comme toujours, il faut tenir compte de la capacité d’analyse d’une information par le lecteur « moyen ». Les besoins des médias sont tels que, très souvent, des raccourcis intellectuels sont utilisés afin de mieux faire comprendre une situation. Ces raccourcis peuvent devenir des pièges et mener à une incompréhension qui peut pousser les lecteurs à développer une certaine panique sociale.

Comme tous les intervenants sociaux, les journalistes ne doivent pas contribuer aux désordre social, voir le provoquer. Par contre ils doivent fournir une information juste. C’est pour ça que l’analyse de la nouvelle est plus importante que jamais et que la recherche poussée de l’explication de la nouvelle est plus que jamais de mise.

Lors du point de presse du premier ministre, le 29 mars, un journaliste demandait plus de transparence de la part du gouvernement afin de publier les divers scénarios du gouvernement face à la crise. Horacio Arruda et le pm ont répondu qu’ils ne participeraient par à cet exercice, car la publication de courbes et scénarios nécessite de bien comprendre la multitude de variables impliquées, ce qui ne serait pas réaliste.

Les journalistes ne sont pas des statisticiens de formation, ni des épidémiologistes ou encore des virologues.
Comment s’y retrouver et bien faire son devoir?

J’ai hâte de voir l’analyse de la nouvelle lors du prochain congrès de la FPJQ (Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec). Je suspecte que le thème du congrès sera « L’information au temps de la COVID-19 ».