Personnes âgées qui marchent près de la douve du château de Wakayama. photo Pierre Nadeau
Humain
Près de 6000 confirmés morts
Le nombre de disparus est stable, mais on s’attend à la fois à ce qu’il baisse à mesure qu’on compare les différentes listes (les morts confirmés sont encore sur la liste des disparus; et plusieurs personnes sont partis d’urgence sans donner d’info) et qu’il monte alors qu’on obtient des bases de données plus précises.
Dans tous les cas, le chiffre de 15 000 + morts et disparus est exagéré. On s’attend à un nombre de morts confirmé autour de 10 000.
La situation se calme alors que les routes et rails sont de plus en plus réouvertes, dégagées. Les produits essentiels sont acheminés vers les refuges des zones dévastées. Il reste encore un nombre considérable de réfugiés (autour de 300 000) et les conditions se détériorent sur place alors que les toilettes et l’hygiène, la nourriture, les carburant et le confort manquent. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont affaiblies.
Cependant personne ne panique encore au Japon, sauf beaucoup d’étrangers qui choisissent de fuir la région de Tokyo et Fukushima pour un mélange de peur du nucléaire et des tremblements qui persistent. Les Japonais des zones sinistrées témoignent avec calme et parfois même bonne humeur de leur situation, se réjouissent d’être en vie et travaillent en communauté unie. Aucun vol ou vandalisme n’a été rapporté.
Réacteur
Les niveaux de radioactivité mesurés à la centrale de Fukushima baissent de façon non dramatique, mais considérable.
Il y a six plants-réacteurs. Trois étaient déjà en maintenance lors du tremblement de terre, dont un (le 4) qui n’avait aucun carburant dans son réacteur. Le problème réside en ce que les systèmes de refroidissement ont été arrêtés, laissant les réacteurs (sauf le 4) et les piscines de refroidissement du carburant usé (une par plant) se réchauffer. Lors que le carburant, usé ou non, se réchauffe au point où l’eau s’évapore, le faisant émerger et lui permettant de chauffer encore plus.
Dès le deuxième ou troisième jour, les cinq réacteurs contenant du carburant étaient stabilisés grâce à l’injection d’eau de mer. Ils sont stables depuis, malgré la panique des médias occidentaux.
Le problème résidait avec le refroidissement des piscines de carburant usé qui n’est toujours pas possible. Les piscines des plants 5 et 6 se réchauffent tranquillement, mais ne sont pas dangereuses. Les piscines 1 et 2 sont cause d’inquiétude, mais semblent stables. Les piscines 3 et 4 font l’objet des activités actuelles alors que leur eau s’est évaporée.
Hier soir (heure du Japon) on a réussi à injecter 30 tonnes d’eau à l’aide de camion de pompier dans la piscine du #3, le stabilisant davantage. Un drône américain a réussi à photographier les plants 3 et 4, confirmant la présence d’eau dans les deux, mais la possibilité que le niveau soit encore bas. Hier aussi on a presque complété des travaux permettant d’alimenter en électricité le plant 1 et de là le 2, travaux qui seront complété ce matin (heure du Japon) et permettront de remettre en marche les systèmes de refroidissement de ces plants. Finalement, cette après-midi (heure du Japon) on compte reprendre l’arrosage par camion des piscine de carburant usagé du #3, peut-être aussi du #4.
De façon générale la situation s’est beaucoup calmée, bien qu’elle demeure encore critique.
Il n’y a toujours pas matière à panique. Toujours moins en fait.